La montagne de feu (Merapi)

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A la recherche de Superman

merapibemoIl est temps de partir de Borobudur. On a enfin réussi à décider de notre prochaine étape: ce sera l’ascension du Merapi, un volcan actif faisant régulièrement la une. Oui on est super motivé pour notre premier volcan. Nous prenons donc le bus direction Magelan où il faudra changer pour aller direction Mutilan. Là, il faut encore trouver un moyen pour monter jusqu’à Selo, le village de départ pour l’ascension. Ca se complique car il n’y a pas de bus pour Selo. Contrairement à chez nous, Ici il n’y a pas de bus avec des itinéraires bien définis et des arrêts. Les bemos, comme on les appelle, sillonnent la ville ramassant des passagers au bord des routes et les déposant là où ils le souhaitent précisément. Nous verrons plus tard que selon l’île et la ville où l’on se trouve en Indonésie, le système de transport public est différent. On finit par trouver un bemo, le chauffeur acceptant de nous amener jusqu’à notre destination à la fin de son tour…Chouette! 100.000 IDR pour faire le trajet, le prix est honnête. Le tour se termine nous somme les deux derniers clients dans le bemo et c’est parti. Heu stop petite pause pour aller prier d’abord. Il est midi et c’est l’heure de la prière. Combien de temps pour prier? pas plus d’un quart d’heure. Bon ok mais pas plus, ma fois pourquoi pas,après tout fallait s’y attendre on est bien dans le plus grand pays musulman. Le chauffeur nous laisse dans son minibus garé à côté de la petite mosquée. On s’attend à tout mais finalement il revient avec son petit garçon qui dormira tout le trajet sur les genoux de son papa. La route est en très mauvais état, longue et sinueuse. Bien entendu, la route n’est pas asphaltée mais rocailleuse et couverte de nids de poule. On est secoué dans tous les sens. Comment il fait pour dormir le gamin? Comme il n’y a qu’une route, on ramasse d’autres personnes, essentiellement des enfants rentrant à la maison après l’école. Après plus d’une heure, on atteint enfin Selo. Le chauffeur nous dépose au centre ville, ou ce qui s’en rapproche le plus; le croisement des deux seules rues du village. Nous devons trouver Superman maintenant… Non ce n’est pas une blague notre guide s’appelle Superman, et il tient une petite auberge où l’on va pouvoir passer la nuit avant de commencer l’ascension du Merapi, heu passer la nuit est un grand mot car RDV à 1h du mat’ pour partir et ainsi arriver en haut pour le lever du soleil à 5h30. Ca c’est la théorie. On finit par trouver l’auberge de Superman, mais manque de chance, superman est blessé et n’est plus guide désormais. Son fils le remplace. C’est quand même classe de faire l’ascension avec le fils de superman… Bon le seul soucis c’est qu’il prend que du cash et qu’on n’a pas assez pour payer la chambre et l’ascension. Coup de chance, la banque du village a ouvert ses portes la veille! Mais la chance tourne vite car le distributeur prend toutes les cartes de banque SAUF la Visa! et bien sûr c’est la seule que nous avons… Nous voilà coincés…

L’instit

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heu là ça devient critique, on n’a plus d’argent liquide et c’est la seule banque du coin… Les vigiles viennent voir, puis un employé de la banque, puis le directeur de l’agence, on commence à être à l’étroit dans la petite salle du distributeur, mais rien n’y fait impossible d’avoir de l’argent… Au bout d’une heure, on fini par se rendre compte que en fait la banque BRI ne prend pas la Visa…

hum et personne ne pouvait le dire… Bon bha c’est la merde, on commence a être un peu à cours d’idée mais c’était sans compter sur l’apparition de la version indonésienne de Victor Novak sur sa moto (scooter). 

Il nous propose alors de nous conduire à la ville la plus proche, Boyolali, à une heure de route. On n’a pas trop le choix vu que c’est la seule solution qui s’offre à nous. On ne se pose pas trop de questions et on suit notre sauveur à Boyolali, où il doit justement faire des courses, le temps d’aller prendre une douche de se changer et de prendre sa femme au passage. Puis Mr l’instituteur du village, passe nous prendre et direction la vallée. Apparemment, c’est également un bon pote de Superman, et on finit par arriver a retirer de l’argent. Mr « Novak » nous invite à manger au meilleur Nasi Goren de Boyolali. Puis il nous ramène chez Superman. Encore une victoire de Victor!

 

L’ascension de l’enfer

Nous qui comptions passer l’aprèm à nous reposer pour être en forme pour l’ascension, et bien c’est raté. Nos problèmes de cash nous auront pris toute la journée et on ne rentre que bien après que la nuit soit tombée. On va direct se coucher et essayer de dormir. Oui essayer car la nuit est très venteuse et il fait froid, ben oui c’est la montagne on est en altitude là! à minuit et demi le réveil sonne, il est temps de se préparer pour l’ascension de notre premier volcan.

Nous retrouvons Superman et son fils chez eux où d’autres groupes sont aussi sur le départ. Nous sommes le premier groupe à partir mais très vite nous sommes rattrapés et dépassés par les autres marcheurs. Nous avions prévenu Superman et son fils que nous n’étions pas des enfants de Krypton et que la rando et nous c’était pas une grande histoire d’amour, et qu’il fallait donc adapter le rythme en conséquence. Cependant, notre guide n’a jamais tenu compte de notre niveau… Quand il se fait distancer par ses autres potes guides, il essaye de les rattraper, et bha nous on n’arrive pas à suivre le rythme. On n’a aucune conscience du temps qui passe. Nos lampes frontales nous sont vitales car il fait nuit noire et les chemins escarpés, étroits et fort pentus. Ça ressemble presque à de l’escalade! Au plus on monte et au plus il fait froid et venteux. On se  retrouve à respirer et avaler de la cendre. Pas top pour mon asthme! Ali souffre et ne cesse de me dire « mais pourquoi m’as tu laissée faire ça? quand j’ai une idée dingue comme ça, il faut m’arrêter! ». Mais je n’en mène pas large non plus. Ce n’est pas évident de respirer. Il nous faut souvent nous arrêter pour reprendre notre souffle. Après tout ce n’est pas une course. La montée semble interminable, on n’en voit jamais la fin. Au très très très loin, on voit les lumières des autres marcheurs. Comment font-ils? Après 4h de marche (quoi tout ça?), le vent nous glace les os, et nous somme obligés de nous arrêter a deux reprises pour faire un petit feu histoire de nous réchauffer un peu avant de terminer l’ascension. Ali est frigorifiée et ne veut plus quitter le feu. Il fait 5°C… Le guide lui donne son bonnet. Nous atteignons péniblement le plateau principal et pouvons voir enfin le sublime lever du soleil sur la vallée.

 

 

merapi2L’aube embrasée

Malheureusement nous n’irons pas jusqu’en haut du cratère car nous sommes complètement épuisés. Si l’ascension jusqu’au plateau était difficile et raide, le dernier tronçon à grimper pour le cratère est encore bien pire: pente très raide dans la cendre. Ce n’est pas tout de monter mais après il faut descendre! Là on passe à un niveau supérieur, pas du tout pour nous. On ne veut pas non plus prendre de risques inconsidérés et on est conscient de nos limites. D’ailleurs, la stèle sur le plateau principal rappelle que des gens sont morts durant l’ascension. Néanmoins le spectacle est véritablement à couper le souffle. Et la chaleur du soleil viens enfin nous réchauffer un peu. Le lever du soleil est splendide. La nuit cède sa place au jaune, orange et bleu. La brume se lève. Le soleil pointe le bout de son nez timidement jusqu’à s’embraser. On décide alors de redescendre, et la cendre rend la descente périlleuse, on glisse et manque de basculer dans le vide ou de tomber tous les 3 pas. Nos jambes nous font souffrir le martyr, mais nous n’avons pas le choix, de toute façon il faut descendre. Bientôt tous les autres randonneurs nous dépassent dont la plupart avec un petit air supérieur. Mais qu’est-ce qu’ils foutent là ces deux-là? Sur la fin de la randonnée notre guide est tellement loin devant qu’on ne le voit pratiquement plus, et il finit par rentrer seul a l’auberge. Nous finissons tant bien que mal à le rejoindre chez lui. Il fait vraiment très chaud et on n’a plus d’eau!!! On a vraiment cru qu’on y arriverait jamais. Le petit-dej, « banana pancakes » nous attend. Ça fait du bien au moral! Nous retournons dans notre chambre nous rafraîchir car nous sommes couverts de cendre de la tête aux pieds.

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