De brume et de pierre (Borobudur)

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En route pour Bulrubeudure

Il est temps de partir de chez Lilly, Fivi et Andy pour Borobudur. On part en taxi direction la gare des bus. Et là les choses se compliquent. La « bus station », comme ils l’appellent, est grande et il y a des bus, des magasins et des agences partout. Borobudur n’est écrit nul part. On ne sais pas où se tourner. Quelques hommes nous proposent un « taxi privé » beaucoup plus rapide que le bus (40 min au lieu de 2h) mais surtout beaucoup beaucoup plus cher. Comme on n’est pas pressé, on veut le bus normal. Les types râlent et se fâchent mais on tient bon. Ouf! Enfin une arnaque d’évitée.

Plus loin un bus est sur le point de partir, on cours avec nos gros sacs sur le dos, demande si le bus va bien à Borobudur et ni une ni deux le chauffeur prend nos affaires et les balance à l’intérieur. Nous voilà à bord d’un bus peu rassurés quant à la destination. Un passager à côté de nous nous rassure et nous explique qu’on doit changer plus loin et veille à ce qu’on paie le bon prix et non le prix spécial « touristes ». Ce type nous est d’une grande aide car il faut bien dire qu’on commençait à devenir parano et très méfiant vis-à-vis de tout et n’importe quoi. Cependant, pour éviter de répéter la mauvaise blague qu’on a eu dans le bus deux jours plus tôt (Ali s’est fait volé son porte-feuille), nous nous installons tout au fond du bus près de la porte, les gros sacs à dos bien collés à nous. Non non ce n’est pas de la parano, juste quelques mesures préventives. On a bien retenu la leçon, on en nous y reprendra pas une deuxième fois!

Après une heure à traverser tout Yogyakarta, on nous fait descendre du bus pour en prendre un autre dans une autre gare de bus… celle de Jombor tout au Nord de la ville. Après encore un long moment le bus s’arrête, tout le monde descend sauf nous et quelques autres passagers. On se demande ce qu’on peut bien attendre ainsi aussi longtemps. Dehors le chauffeur et le contrôlleur, enfin plutôt le gars qui récolte l’argent, crient quelque chose d’incompréhensible. Il nous a fallu un bon moment avant de comprendre que bulrubeudure est en fait Borobodur, le prochain arrêt… Le bus n’est reparti qu’une fois plein, des fois ça va vite à se remplir et des fois pas.

Le trajet est épique et haut en couleur. Le bus roule vite. Pas sûr qu’il y ait un code de la route là-bas. Les portes sont toujours ouvertes. Les passagers serrés comme des sardines, il faut jouer des pieds et des mains pour avoir une place. Pour descendre il suffit de crier et si on n’a pas de chance il faut sauter en marche. C’est fin de journée et on ramasse beaucoup d’écoliers. On a quand même eu quelques frayeurs!

Un peu de Francophonie à Borobudur

borohotelNous voilà aux portes de Borobudur, dans un hôtel plein de charme. A peine arrivés, même pas 18h et la nuit tombe aussi vite qu’en soufflant une bougie. L’hôtel est presque vide. Un guide local nous accoste devant notre chambre et nous propose d’aller voir le lever du soleil le lendemain matin sur la vallée. Forts de nos plans foireux de Bangkok et Yogya, nous nous méfions et répondons que nous allons réfléchir. Le guide s’en va et va vers un groupe dans le lobby. Il s’avère que ce sont des Belges en vacances chez un ami, Jacques, ayant installé sa résidence secondaire à Bali. Jacques connaissant très bien l’île de Java nous confirme que l’excursion vaut vraiment le coup, et que non ce n’est pas du tout une arnaque. Nous voilà rassurés. Le rendez-vous est prévu à 5h pour aller voir le lever du soleil, à 5h28 pour être exact, sur le temple de Borobudur et sur la vallée. Un couple de Parisiens se joint à nous. Et oui, rien que des Francophones et ce n’est même pas fait exprès.

 

Les Brumes de Borobudur

borobodur Après une dizaine de minutes en minibus (moto pour Nico car pas assez de place dans le minibus) et 15 minutes de montée au milieu des plantations, nous arrivons sur une terrasse naturelle surplombant la vallée. Une petite dame attend les lèves-tôt avec un thermos à café et un à thé. Nous sommes les seuls mais pas pour longtemps car très vite d’autres groupes se joignent à nous.

Le lever du soleil est impressionnant. Au loin on aperçoit les volcans endormis, emmitouflés dans la brume matinale qui nous empêchera de voir le temple. Tout le monde en profite pour faire « LA » photo de profil Facebook. Les couleurs changent et le soleil monte doucement. Il fait quand même frais à 5h du mat’.

Une fois le soleil levé, il est temps de repartir. Sur le chemin du retour, le minibus nous dépose devant l’entrée du site avant de ramener les autres à l’hôtel. Nous voilà donc à 7h passant les portes du temple, enfin après avoir cherché l’entrée au milieu du parking vide et du dédale de boutiques souvenirs fermées. Il faut aussi payer l’entrée hors de prix 195.000 IDR mais heureusement grâce à notre carte ISIC on arrive à avoir le tarif réduit à 95.000 IDR. Sacrée économie! On trépigne d’impatience à l’idée d’enfin voir le fameux temple. On ne trouve pas de guide à l’entrée comme il est encore tôt. Dommage on aurait bien aimé avoir des explications!

On traverse le parc et nous voilà faisant le tour du plus grand temple bouddhiste au monde. Les fresques sont magnifiques avec un grand sens du détail impressionnant. On accède à chaque niveau via des escaliers très raides et aux marches très hautes. C’est qu’il faut avoir la forme en plus! De nombreux Chinois sont aussi de la partie et se bousculent pour faire des photos avec les touristes blancs. Apparemment ça porte bonheur. Donc, nous n’avons pas seulement pris des photos du site mais nous avons aussi beaucoup été pris en photo par des Chinois tout foufous. Si il n’y a que ça pour leur faire plaisir… On arrive enfin au sommet du temple avec sa ronde de cloches mythiques. Tiens il y en a du monde ici! Lorsque nous faisions le tour de chaque niveau, on ne voyait presque personne, la plupart des touristes fonçant directement vers le sommet sans prendre le temps de regarder la vie de Bouddha. La vue est sublime.borovolcan Au loin on aperçoit les volcans tantôt cachés dans les nuages tantôt dominant la plaine. Ali n’arrête pas de me harceler pour prendre des photos des volcans. On sent que le soleil est levé: il fait déjà très chaud et il y a de plus en plus de monde. Nous finissons par redescendre il y a des gens partout partout. On va voir les éléphants mais ils sont enchaînés et ne peuvent pas bouger. lls font vraiment peine à voir. 50$ pour monter dessus, le ton est donné: on parle en dollar et plus en roupie, c’est beau le business.

Sur le chemin de la sortie, on repasse par un petit musée montrant les routes commerciales d’il y a plusieurs siècles entre Java et le reste du monde. Ils allaient bien loin sur de tout petits bateaux!

Quel choc quand on sort du site: quand nous sommes arrivés il n’y avait pas un chat et maintenant ça grouille de monde. Des touristes partout et des marchands vous sollicitant sans arrêt. Mais ce n’est pas tout. Il faut aussi retraverser le dédale de boutiques souvenirs qui maintenant est ouvert. T’es sûr qu’on est passé par là quand on est arrivé? Je ne reconnais rien! Il est 10h et nous sortons du site historique avec seulement une chemise pour Nico. Comme on a bien fait d’y aller à l’ouverture! La température a encore grimpé et ce n’est pas près de s’arrêter. On rentre à pied à l’hôtel se reposer. On repart le lendemain matin mais impossible de décider où aller. Enfin une bonne journée sans arnaques ni entourloupes!

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