Mon job sur la Grande Barrière de Corail

myjob

Après avoir sillonné l’Indonésie pendant trois mois, nous débarquons en Australie, à Darwin, plus précisément. On ne connaît absolument rien de l’Australie et on ne sait pas du tout à quoi s’attendre si ce n’est que décembre n’est pas du tout la bonne période pour arriver dans le coin. On ne s’y attarde pas trop tellement il fait chaud, juste le temps de régler les questions administratives et d’acheter une voiture. Nous partons en direction de la côte Est mais on ne sait toujours pas vers quelle destination finale. Comme mon rêve est de bosser comme moniteur de plongée, j’écume tous les sites Internet à la recherche du job rêvé.

Arrivée à Cairns

En cours de route je trouve une annonce sur Cairns. A peine après avoir envoyé ma candidature que je reçois une réponse pour une interview. Youhou ! Par contre, c’est dans trois jours. Pas une minute à perdre et on fonce à Cairns. 1500 km plus tard nous voilà en ville juste à temps pour le nouvel an. Tout se passe très vite, l’interview se passe super bien et je commence déjà la semaine d’après. Cependant, mon contrat n’est qu’un part-time et pour seulement six semaines. La boîte a besoin de staff supplémentaire pour être prête à affronter le nouvel an chinois, la période la plus chargée de l’année.

 

Mon job de moniteur de plongée

J23sw03_0299e travaille sur une plate-forme au large de Green Island. La compagnie s’appelle Seawalker et permet de marcher sur les fonds marins à cinq mètres de profondeur avec un casque sous l’eau (helmet diving system). Ce n’est donc pas de la plongée traditionnelle sur bouteille (scuba diving). Je ne donne pas cours mais assure soit le divertissement des clients en les baladant sous l’eau et en attirant les poissons soit leur sécurité en vérifiant que les tuyaux ne sont pas emmêlés notamment. Il y a toujours deux moniteurs sous l’eau et un troisième en surface. Les clients sont essentiellement Chinois et Japonais et quelques Indiens mais très peu d’Occidentaux. La plupart n’a jamais mis les pieds sur un bateau et ils ont très vite le mal de mer. Comme ils n’ont pas l’habitude de côtoyer l’eau, beaucoup ne savent pas non plus nager.

Aucun de mes collègues n’est Australien. Ce sont surtout des Japonais et des Taïwanais mais aussi des Brésiliens, des Coréens, des Anglais, un Italien, un Canadien, un Turc et un Français. Ce n’est vraiment pas évident de leur expliquer la Belgique mais une fois qu’on leur parle de gaufres, de chocolat et de frites, tout devient plus clair pour eux. On travaille dans la bonne humeur. Travailler est vraiment amusant. En fait, je n’ai pas du tout l’impression de travailler. Il fait chaud et très ensoleillé. La mer est calme, l’eau limpide et chaude et la visibilité excellente. On se croirait dans une piscine. On voit régulièrement des tortues et des requins. Je savoure chaque jour car ce n’est pas tous les jours que l’on réalise son rêve.

Bientôt le premier cyclone de l’année fait son apparition et les opérations sont annulées quelques jours. Puis, les choses sérieuses commencent. Des hordes de Chinois débarquent à Green Island. On dirait que toute la Chine s’est donnée rendez-vous ici. Ainsi, on voit plus de 1880 Chinois en moins de trois semaines. On n’a pas le temps de chômer. Je travaille près de deux semaines d’affilée. C’est vraiment très éprouvant. Avec la fin du nouvel an chinois vient la fin de nos contrats. Nous sommes tous tristes car on a passé d’excellents moments ensemble et on n’a pas trop envie que ça s’arrête. Coup de chance, je suis la seule parmi les temporaires dont le contrat est renouvelé. Je vais donc pouvoir travailler six mois.

A présent, nous ne sommes plus que quelques moniteurs de plongée à travailler. Comme c’est très calme, j’en profite pour apprendre quelques rudiments de chinois et de japonais. Au fur et à mesure que les mois passent, les clients se font de plus en plus rares. Je ne travaille plus que quelques jours par semaine et fait de plus en plus souvent des demi-journées. La température de l’eau commence à baisser. C’est la saison des pluies. Il pleut souvent mais surtout il vente fort. Autant dire que j’ai tout le temps froid aussi bien dans l’eau qu’en dehors. Deux grosses alertes cyclone nous font encore annuler les activités pendant quelques jours. J’adore mon job mais là ça devient de moins en moins gai, heureusement l’ambiance est là.

Seawalker4Que l’on soit WHV ou permanent, on gagne le même salaire horaire. Les trajets en bateau de Cairns à Green Island ne sont pas comptés. Les jours où nous sommes « busy » on travaille des journées complètes jusque 16h30 mais quand c’est calme on ne fait que des demi-journées et on repart avec le bateau de 14h30. Le plus souvent on est content de finir plus tôt mais en basse saison cela arrive de plus en plus ce qui ne nous arrange pas car pas de rentrée d’argent. Le salaire n’est pas mirobolant, certes, mais ce n’est pas dans l’industrie de la plongée que l’on devient riche. C’est avant tout un métier que l’on exerce par passion. De plus, comme déjà expliqué plus haut, la météo est un facteur qui a une forte influence sur les conditions de travail. Quand l’eau est chaude et qu’il y a du soleil, c’est très agréable mais quand il pleut et vente c’est beaucoup moins gai. Tous ces éléments influencent la visibilité sous l’eau. Puis, vous devez toujours être en forme et être vigilent car l’air de rien vous avez la vie de vos clients entre vos main et si vous vous cassez un bras ou une jambe vous ne pouvez pas bosser et donc pas de salaire. 

En revanche, le plus génial c’est d’être payé pour être dans l’eau et vivre sa passion. C’est aussi travailler dans un super cadre. Ça change quand même d’un bureau. Là, ma vue c’était une île au milieu d’un lagon ! Tous les mois la compagnie organise une « staff party » qui est une bonne occasion de faire la fête ensemble après le boulot. On a ainsi participé à des soirées à thème avec déguisement et fait une croisière dans la baie au coucher de soleil, par exemple. Une fête était aussi organisée pour fêter le départ des uns et des autres. De plus, j’avais les avantages de faire partie du groupe Quicksilver ce qui me permettait d’avoir des réductions très importantes sur les sorties. J’ai ainsi pu aller plusieurs fois en hélicoptère gratuitement survoler la grande barrière mais aussi plonger sur plusieurs récifs avec Silverswift, Ocean Spirit, Great Adventures, Wavedancer et Silversonic.

Une Réponse

  1. Bravo, le plaisir en travaillant, ou travailler pour le plaisir, on ne sait plus au juste !
    Mais tout ça doit te sembler déjà bien loin, non ?

    En tous cas, une belle expérience qu’il ne fallait surtout pas manquer !

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