Karijini, le magnifique

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Après voir changé de pneu suite à la crevaison de la veille, nous quittons Port Hedland. Nous continuons vers le Sud, karijini-gorgesdirection le parc national du Karijini. Notre traversée du désert australien se poursuit. La route est d’abord monotone puis devient très belle. Nous arrivons dans des paysages de collines aux couleurs vives. La végétation est verdoyante tandis que les roches affichent des couleurs inhabituelles. Nous ne croisons pratiquement que de gros road trains reliant les mines alentours aux villes. Il y a quelques incendies sur les bords de route mais cela ne semble inquiéter personne. En manque de fossicking (on en n’a plus fait depuis notre arrivée dans le Centre Rouge), nous nous arrêtons sur une aire de repos où se trouve une rivière asséchée. D’après les documents du département des mines du Western Australia, des minéraux et pierres semi-précieuses ont déjà été trouvés ici. On y passe une bonne heure mais aucune idée de ce qu’on a ramassé.

Nous arrivons enfin dans le Karijini. Les quelques derniers 50 km avant l’entrée du parc étaient déjà grandioses, on a hâte de voir la suite. Nous commençons l’exploration du parc par la partie Est, appelée Dales. L’après-midi étant déjà bien entamé, on va donc au plus simple : Fortescue Falls. Il s’agit d’une jolie cascade que l’on rejoint en descendant un long escalier en bois dans la gorge. Malheureusement, la cascade est déjà dans l’ombre, ce qui n’est pas l’idéal pour les photos. Un peu plus loin, un petit sentier caché derrière des buissons mène à Fern Pool, un bassin d’eau turquoise avec une petite chute d’eau. La baignade est très agréable, l’eau est bien chaude et il y a de moins en moins de monde. Il est temps de nous installer au camping avant qu’il ne fasse nuit noire. Le camping est géré par des couples de volontaires en charge de la gestion des emplacements. Hormis les toilettes, il n’y a aucune installation et ça fait un peu chéro de payer 10$/pers/nuit.

circularLe lendemain, nous partons tôt afin d’éviter les foules et de profiter de la fraîcheur matinale. Nous allons à Circular Pool, un grand bassin circulaire au fond d’une gorge. Il faut d’abord descendre dans la gorge. Comme c’est assez raide, on a même droit à une petite échelle pour s’aider. Puis, on longe la rivière et grimpe sur les rochers. Nous sommes les premiers à nous baigner. L’eau est assez fraîche mais celle qui coule le long des parois rocheuses est agréablement chaude. De retour au parking, on se croirait en France, tellement il y a de Français.

Nous partons vers la partie Ouest du parc, appelée Waeno. Ce coin du parc est un peu moins fréquenté que Dales à cause de l’état de la route. Alors qu’à l’Est la route est asphaltée, dans la partie Ouest le bitume fait place à la dirt road et aux corrugations (c’est comme rouler sur de la tôle ondulée). Mieux vaut avoir un bon 4×4 même si nous avons croisé pas mal de voitures « normales ». On fait un arrêt aux sites Knox et Joffre où coule une cascade. On se contente d’admirer le paysage depuis le poste d’observation. On ne balade pas car la chute d’eau n’est qu’un fin filet d’eau, loin de la cascade majestueuse en saison des pluies.

On s’installe au camping Eco Retreat, le seul de la partie Ouest du parc. Il s’agit d’un camping privé géré par des Aborigènes. Ici, une nuit coûte 20$ par personne mais on a des douches solaires. Après un bon repas et une petite sieste, nous reprenons l’exploration du Karijini. Nous nous lançons dans Waeno Gorge suivie de Handtrail, une balade de catégorie 5. A partir de la catégorie 6, il faut un guide car la balade se transforme en excursion canyoning. On n’est pas trop rassuré mais on tente le coup car c’est un des sites les plus réputés du parc. On descend dans la gorge tranquillement. Puis, le chemin disparaît complètement inondé par un petit lac. Impossible de continuer plus loin sans se mouiller. Heureusement, on a emporté nos chaussures pour marcher dans l’eau, pas si fraîche que ça. On avance doucement dans l’eau jusqu’à avoir de l’eau à hauteur des fesses. Au-delà il faut continuer à la nage. Finalement, on rebrousse chemin pour longer la paroi rocheuse et enfin arriver de l’autre côté du chemin. À présent le chemin devient glissant et il faut se faufiler à travers la végétation. On arrive dans un long couloir étroit aux parois hautes. De l’eau coule rendant le sol très glissant. C’est plutôt dangereux et on ne se sent pas très rassuré. On comprend pourquoi cette balade bien que courte est de niveau 5. Au bout du chemin se trouve un grand bassin d’eau. C’est vraiment magnifique et impressionnant. Lorsque nous retournons au parking, nous constatons que celui-ci est vide. La journée se termine et on rentre à temps pour le coucher de soleil.

Après une bonne nuit de sommeil sous les étoiles, nous partons pour Hancock Gorge, l’autre gorge réputée du parc et aussi de difficulté classe 5. karijiniwestOn descend dans la gorge via une succession d’échelles. On arrive à une rivière qu’il faut traverser les pieds dans l’eau. Un couple fait demi-tour car pas équipé des bonnes chaussures. On avance, l’eau montant jusqu’à mi-cuisse. Puis, on arrive dans un mini canyon. À cause de l’ombre, on ne voit pas le fond et impossible d’en évaluer la profondeur. On se retrouve à escalader les parois pour ne pas y aller à la nage. Au bout du chemin, se trouve un site naturel appelé « amphitheatre » pour sa ressemblance à … un amphithéâtre. Ensuite, il faut prendre la « spider walk », un chemin très étroit où coule un torrent d’eau. C’est glissant et on ne sait pas où mettre les pieds car impossible d’évaluer la profondeur. Il faut vraiment y aller très doucement et faire attention où on met les pieds. Il faut aussi enjamber un gros caillou coincé entre les parois. Au final, ça a l’air très impressionnant mais en fait ce n’est pas du tout aussi horrible que ça en a l’air, il suffit de marcher sur les bords et hop on arrive à Kermits Pool, un autre bassin protégé agréable pour la baignade. Il est interdit d’aller au-delà de ce point sans être accompagné d’un guide canyoning. Pendant tout le parcours nous n’avons croisé personne. Le site est vraiment grandiose. L’eau est rafraîchissante. Comme c’est agréable et paisible ici. Sur le chemin du retour, ça se bouscule. Il commence à y avoir du monde sur ce parcours. On est parti juste à temps pour savourer ce moment. Finalement, ce fut notre dernière balade dans le Karijini mais aussi la plus belle. Bien que ce fut une randonnée de catégorie 5, ce ne fut pas si difficile que ça. Pas besoin d’avoir un bon cardio ou d’endurance, il faut juste de l’agilité et ne pas avoir peur de se mouiller. Le Karijini fut vraiment un de nos coups de coeur durant notre voyage en Australie. A présent nous prenons la route d’Exmouth et du Ningaloo, la petite barrière de corail.

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