La fièvre des saphirs

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SAPPHIRE

 

Après Fraser Island, nous commençons à remonter vers Cairns. nous prenons cette fois-ci les routes intérieures car nous voulons passer par Emerald, et qui sait essayer de chercher des saphirs entre Sapphire et Rubyvale. A l’office de tourisme d’Emerald, les femmes de l’office sont toutes folles de voir des jeunes étrangers venir leur rendre visite. Quand on demande comment aller chercher des saphirs elles sont encore plus excitées. Bon bha, ça a l’air plutôt sympa, on signe une enquête et constatons qu’effectivement tous ceux qui sont passés depuis un mois ont entre 50 et +66 ans, nous somme les seuls de moins de 30 ans… Et une fois à Sapphire, effectivement ça a l’air d’un hobby plus mature, et ce sont pour la plupart des Australiens à la retraite qui ont acheté un gros 4×4 et une grosse caravane et qui reste là à l’année. Ils prennent un permis à l’année ou pour quelques mois et creusent à la recherche de saphirs. On a un peu l’air minable à côté.

 

Notre premier seau

aliminningAu niveau des termes techniques, les saphirs se trouvent dans une couche sédimentaire de cendre volcanique et de roche de quelques centimètres de hauteur. La profondeur varie et dépend de l’activité volcanique. Cette couche est appelée le “wash”. Comme nous n’avons aucune idée à quoi peut bien ressembler un saphir brut et comment en chercher, on demande un “bucket of wash” (seau plein de terre et cailloux ET peut-être des saphirs) au Blue Gem Caravan Park, à l’entrée de la ville. En fait, il apparaît qu’une mine commerciale de saphirs dans la région creuse avec de très grosses machines à la recherche de saphirs et rejette débris et déchets et surtout des saphirs trop petits pour elle. Elle revend la terre extraite et jugée inintéressante aux exploitations touristiques tels que les campings. Il y a donc de fortes chances de trouver quelques trucs, même si c’est tout petit. On nous montre comment faire, puis on s’y attelle. Ce qu’il faut savoir sur les saphirs, c’est qu’il n’y a pas qu’une seule couleur de saphir mais toute une palette. Les plus rares sont les jaunes et et les “partis” (multicolores). Les rouges sont mieux connus sous le nom de “rubis”. Les plus répandus sont les bleus et les verts. Il y a également des “black stars’’. Là, ça devient compliqué car ils sont noirs avec une finition cuivrée… à ne pas confondre avec les “ironstones”, pierres ferreuses noires et cuivrées… On n’en a pas trouvé ou alors on les a laissé passer. Nous sommes plutôt contents pour notre premier sceau car nous avons quelques pierres. Cependant, il est difficile de faire la différence entre un quartz et un zircon. Oui, il y a aussi des zircons ici, bien qu’un peu moins prisés. Résultat: quelques spécimens ont dû nous échapper également.

 

Miner les saphirs

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Nous avons à présent notre petite pochette contenant quelques petit saphirs. L’expérience nous a tellement plu que nous décidons de mettre la main à la patte et de prendre un tag-along pour trouver nos propres saphirs sur le terrain. 40$ par personne pour une journée. Nous sommes accompagnés de six autres couples… de retraités à la chasse aux saphirs. Le guide nous emmène au milieu du désert dans une “fossicking area” (endroit où il est autorisé de creuser le sol dans ce but). Il nous montre comment fonctionne la chasse aux saphirs et nous laisse pour la journée à creuser.[space_40]

Comment se passe le minage:

  • Dans un premier temps il faut trouver le “wash”. Ici, c’est relativement facile car il se trouve à à peine une vingtaine de centimètres de profondeur et la couche supérieure est avant tout de la poussière, donc facile à nettoyer
  • Une fois le wash trouvé, il faut le mettre dans des seaux, et hop voilà nos propres “buckets of wash” …
  • Maintenant, il faut enlever les gros cailloux et la poussière. On passe dans une espèce de tube métallique fait avec des grilles très fines au début pour retirer la poussière et les petites particules, puis plus gros avec un saut pour récupérer le wash sur lequel on va travailler, et finalement ouvert au bout pour faire sortir les gros cailloux
  • Une fois notre seau en main, il faut le nettoyer. On verse une partie du contenu dans des tamis. Puis on utilise un “willoughby” au dessus d’un tonneau d’eau ouvert (“drum”). Puis, en tapotant le tamis dans l’eau, la terre se détache et les pierres se mettent en place
  • Une fois bien nettoyé, le tamis est prêt à être analysé. On le retourne rapidement sur un sac de jute
  • On inspecte ce qu’on a

Pourquoi, j’ai dit que les pierres se mettent en place? Il faut savoir que les saphirs sont plus lourds que les autres pierres et ont quasiment la même densité que les ironstones que l’on trouve en quantité… Donc en tapotant l’eau, les pierres s’organisent dans le tamis (sieve), avec les plus lourdes au centre et au fond. Quand on retourne notre tamis, les saphirs et les ironstones sont au centre au dessus. Mais faut-il encore reconnaître un saphir! Il faut un peu d’entraînement et on commence à avoir l’oeil. Le petit côté “glassy” (vitreux) des saphirs ne nous échappe plus. Cependant, il fait chaud dans le désert, le soleil tape fort (il est plus facile de détecter les saphirs avec du soleil ), les seaux de wash sont lourds, et la récolte peu fructueuse, mais on en trouve quand même. Presque autant que dans un saut de wash du Blue Gem après avoir fait des dizaines et des dizaines de seaux. En revanche, le plaisir d’avoir creusé la terre et d’avoir trouvé ses propres saphirs n’a pas de prix.

 

Une vie de mineur

Forts de cette expérience, nous décidons de prolonger notre séjour dans la région de Sapphire Gemfield. Cette fois, nous louons notre propre équipement et prenons un permis de “fossicking”. Ensuite, on prend la route pour trouver notre premier spot, notre première zone de fouille. On installe le matos où se trouve déjà un trou creusé (oui, car dans cette zone le wash est à deux mètres de profondeur. Il est dur à creuser, donc mieux vaut sauter dans un trou déjà prêt). C’est vraiment difficile de miner et le wash n’est pas clairement identifiable. Après quelques heures, on capitule et retourne dans la zone où on avait fait le tag-along mais à un autre endroit. La nuit tombant, on minera demain… Cette fois-ci, le wash est vraiment proche de la surface, et on commence à creuser. Attention car ça demande du courage, de la patience et beaucoup de persévérance. Après une journée à chercher les saphirs, on est bien content de pouvoir contempler notre butin. On s’arrêtera là car j’ai le dos en compote. Il nous faudrait plus de temps et une meilleure formation pour reconnaître le wash… En repartant on se refait un “bucket of wash” au Blue Gem. Désormais, notre oeil expert rend jaloux les autres chercheurs amateurs. Une fois notre seau terminé, on en profite pour le re-remplir avec les déchets mis dans la brouette à côté pour faire un deuxième passage. On retrouve des tas de saphirs que les personnes avant nous ont jeté.

 

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Bon, ce fut une chouette aventure, et on a même notre premier RUBIS!! Mais il est temps de continuer à remonter vers Cairns, car la croisière d’Ali avec Mike Ball s’approche à grand pas. Mais d’abord faisons un petit stop à Clermont où il y a de l’or…

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