Acheter son 4X4 pour les nuls

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Si pour certains cet article ne fera qu’enfoncer des portes ouvertes, j’espère que pour les autres, il vous permettra d’acheter sereinement votre véhicule en ayant pris le maximum de mesures pour ne pas se retrouver avec une épave. Acheter un 4×4 en Australie, c’est en général acheter un véhicule plus cher que les autres vans et breaks pour backpackers… Alors autant s’éviter des RDV à répétition chez le mécano du coin et voir son budget fondre pour profiter pleinement de son engin et de son voyage.

Pour plus d’infos sur l’achat d’un véhicule en général, c’est ici acheter son véhicule en Australie.

Plan

 

 

Le modèle

Avant d’acheter un 4×4, mieux vaux avoir une petite idée de ce que vous voulez en faire. En Australie, on compte 2 types de 4WD qui inondent le marché. D’un côté le Pajero de Mitshubishi, bien connu pour ses multiples victoires lors du Paris-Dakar. Ce véhicule est en général robuste et fiable. Le second est le Land Cruiser de Toyota. Ce dernier semble en général plus haut que le Pajero et avec plus d’espace. Entre les deux c’est avant tout une histoire de goût et d’aubaine. Nous avions un Pajero mais à recommencer nous prendrions un Land Cruiser, un peu plus haut et les anciens châssis semblent avoir un habitacle bien plus spacieux. On trouve également des Patrols de Nissan. D’après les tests dans les magazines automobiles, celui-ci s’en sort bien mais n’est pas à la hauteur des deux précédents.

En général, les moteurs Diesel sont plus résistants. A kilométrage égal, ils seront une valeur plus sûre que leur homologue à essence. Nous avions pris un modèle plus ancien de 1987 pour éviter l’effet d’obsolescence programmée et aussi avoir le moins d’électronique possible dans la voiture. Les reparations peuvent se alors faire partout et même par la plupart des fermiers et Aussies un peu débrouillards (plus d’infos Cooktown aux portes du Cape York).

 

 

L’aspect extérieur

Comme toute voiture, un rapide coup d’oeil sur la carrosserie vous donnera quelques indications sur le traitement réservé au véhicule que vous souhaitez acquérir. Vérifiez que les phares fonctionnent et que les pneus sont en bon état. N’hésitez pas à aller faire un tour sur le toit pour voir si la peinture ne s’écaille pas et laisse apparaître des traces de rouille. Ceci pourrait être problématique pour l’isolation intérieure.

Le bull bar (pare-buffle), mythe ou réalité? Pendant nos 4 mois de road trip nous n’avions pas de bull bar et nous n’en avons jamais eu besoin. Cependant, le pare-buffle n’est pas indispensable mais rassure malgré tout. Mieux vaut prévenir que guérir. En nous renseignant, un bull bar neuf coûte environ 1000 AUD à l’installation. Alors si il y en a déjà un, c’est du bonus.

La galerie sur le toit. Tout dépend du véhicule que vous souhaitez acquérir. Certains auront peut être une « roof tent » (tente dépliable sur le toit), d’autres une galerie, d’autres rien. La galerie est très pratique pour le stockage d’un pneu de secours, d’un coffre de rangement, d’une douche solaire et autres objets encombrants…

Un rapide coup d’oeil sous la voiture pour se donner un aperçu de la « clearance » (hauteur du véhicule ou garde au sol). Au plus le bas de caisse sera élevé, au plus vous serez libre d’aller où bon vous semble. Plus vous serez bas, plus vous devrez être vigilents pendant la conduite pour ne pas risquer d’abîmer le bas du véhicule avec des rochers, par exemple. Attention, certains 4×4 sont aussi bas que des véhicules « standards » (2wd). Dans ce cas, des routes exclusivement réservées aux 4wd vous seront inaccessibles bien que vous ayez un véhicule avec 4 roues motrices. Il faut compter un minimum de 25 cm au-dessus du sol. Les Land Cruser et les Patrol vous emmèneront absolument partout, tandis que certains modèles de Pajero risquent de vous limiter (voir article Bien préparer son expédition 4×4 pour plus de détails).

Profitez-en pour jeter un oeil aux suspensions. Le point bonus est d’avoir un 4WD équipé de « chock absorber ». Ces derniers permettent de réduire considérablement les petits impacts sur les roues, très utiles pour les « corrugations ». Sous le moteur les 4×4 sont en général équipés de ce que l’on appelle des « bump plates » ou encore « dash plates ». Ce sont de grandes plaques de métal servant à protéger le dessous du moteur en cas d’impact ou d’ornières un peu trop hautes.

En clair :

  • carrosserie
  • phares
  • pneus
  • traces de rouille externe
  • bull bar (optionnel)
  • galerie (optionnel)
  • clearance
  • suspension
  • bump plates

 

 

L’aspect intérieur

ralphanueIl est temps de passer la porte de ce qui sera peut-être bientôt votre nouvelle demeure. Pour l’avant, regarder l’aspect général des cuirs, tissus et des sièges. Installez-vous et mettez-vous à l’aise, il faut que les sièges soient confortables. Quand vous allez passer 6 à 8 heures assis derrière le volant, le moindre petit ressort deviendra un vrai calvaire. Vérifier que les ceintures de sécurité fonctionnent et demandez ou se trouvent les airbags. Si votre véhicule est aménagé, n’hésitez pas à tester la literie et jeter un coup d’oeil sur les rangements. Si vous êtes de grande taille, assurez-vous que vous puissiez être allongés de façon confortable. Ce serait bien dommage de devoir dormir tout plié. Vérifiez aussi le nombre de passager que peut accueillir le véhicule (nombre de sièges total? sièges à l’arrière? ceinture de sécurité pour tous? …).

En clair :

  • cuirs/tissus
  • confort
  • ceinture de sécurite
  • airbag
  • instruments de bord
  • literie

 

 

Sous le capot

Une fois l’intérieur de la voiture analysé, vous pouvez jeter un oeil sous le capot. Si vous vous y connaissez, vérifiez les points cruciaux du moteur, courroie de distribution, trace de rouille, fuite éventuelle.

Les batteries de 4×4 sont plus grosses car les moteurs ont besoin de beaucoup de puissance. Demandez si il y a des soucis pour démarrer le véhicule le matin et quelle est votre autonomie énergétique (combien d’heures/jours disposez-vous en électricité sans devoir faire tourner le moteur). Gardez à l’esprit que vous n’achetez pas un véhicule neuf! En général le 4×4 aura déjà pas mal vécu. Pour ceux qui sont un peu perdu sous le capot, demandez au vendeur de vous montrer les divers liquides et réservoirs. Si le vendeur s’est un peu occupé de l’entretien de son véhicule, il pourra vous les montrer sans problème.

Tant que vous avez le capot ouvert, demandez ou se trouve la prise d’air du moteur. C’est en gros la hauteur critique au dessus de laquelle l’eau ne doit surtout pas monter, pour les passage de guets et de rivières, par exemple, au risque de noyer le moteur. La courroie de distribution doit être nickele, pas de dents manquantes et pas de signe de faiblesse. Demandez à quand remonte la date de son dernier remplacement. Si vous avez des doutes sur des parties qui ressemblent à de la rouille, frottez légèrement, c’est peut-être juste un peu de poussière rouge.

En clair :

  • courroie de distribution
  • trace de rouille
  • fuite eventuelle
  • batteries
  • verifier les liquides
  • prise d’air

 

opaltondrive

Sur la route

Une fois l’inspection terminée, testez le véhicule. Si le vendeur refuse, n’achetez pas le véhicule. Ça sent le plan foireux! Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec la conduite à gauche, laissez le vendeur prendre le volant, et si possible demandez lui de vous amener sur un parking ou une aire dégagée où vous pourrez prendre le volant. Il est important que vous passiez à la place du conducteur pour sentir l’embrayage et la direction. N’hésitez pas à passer le mode 4×4 High et Low. Normalement un voyant devrait s’allumer sur le tableau de bord pour vous indiquer que le mode 4 roues motrices est bien enclenché. Si vous avez l’occasion de passer sur un dos d’âne, cela vous permettra de tendre l’oreille pour les amortisseurs.

Votre véhicule est un 4×4, alors ce n’est pas trop grave si vous passer sur un trottoir à défaut de « gendarme couché » (sans démolir les infrastructures bien sûr). Restez à l’écoute de vibrations étranges dans le levier de vitesse ou le volant. Testez les freins. Pendant la conduite mettez en marche la clim, et la ventilation à la recherche d’odeurs étranges et d’une quelconque défaillance. Si la clim est indispensable en Australie, ne sous-estimez pas pour autant l’importance du chauffage car il peut faire très froid aussi. Assurez-vous donc que la clim ET le chauffage fonctionne. Si un seul fonctionne, vous avez un pouvoir de négociation. Si aucun des deux ne fonctionne, on vous déconseille d’acquérir ce véhicule. Mettez un coup de nettoyant sur le pare brise pour voir si les essuies glace fonctionnent bien. Vérifiez aussi la puissance du moteur.

Quelle est la vitesse maximale du 4×4? Si la vitesse de croisière est de 80km/h, les routes risquent de vite vous paraître monotones et interminables n’en voyant jamais la fin. En Australie, il n’est pas rare de rouler 300km parfois même 600km sans voir une âme ou que le paysage ne change!

En clair :

  • tester le véhicule
  • embrayage
  • direction
  • passer en mode 4×4 low et High
  • voyant du tableau de bord
  • suspensions
  • freins
  • mettre la clim
  • mettre le chauffage
  • essuies-glace

 

 

Glossaire

  • 4×4 = 4WD = 4wheel-drive
  • 2WD = 2wheel-drive = voiture standard (avec 2 roues motrices)
  • ampoule des phares = light bulb
  • alternateur = alternator
  • capot = engine hood
  • chauffage = heater (pour l’habitacle)
  • clim = AC, ou encore Air Cond
  • courroie de distribution = timing belt, power steering belt
  • démarreur (clés) = ignition switch
  • démarreur (moteur) = ignition starter
  • embrayage = clutch -> clutch pedal (pédale d’embrayage)
  • entretien = servicing
  • garagiste = mechanics
  • hauteur du véhicule = clearance
  • radiateur = radiator (pour le moteur)
  • réducteur de bruit = choc absorber, noise reductor (pour reduire les petites vibrations de la route)
  • reservoir = tank
  • roue de secours = spare wheel
  • rouille = rust
  • volant = steering wheel

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