Fraser Island entre baleines et dingos

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Après une nuit agitée par les incidents de la veille, on décide de ne pas perdre de temps et d’aller voir le poste des rangers à 1km de là. Nous trouvons porte close et un petit mot disant qu’à cause de restrictions budgétaires, les rangers de la station ne peuvent plus répondre aux questions et offrir une permanence. Ils sont juste là pour surveiller la plage et fermer des aires de camping. Oui, car quand on dit camping sur Fraser Island, c’est juste une route avec de la place pour y garer quelques voitures entre deux dunes. Il n’y a quasiment aucune installation si ce n’est quelques campings tels que Central station qui offre toilettes, douche chaude (moyennant $2) et cuisine.

 

Les Dingos

dingoEn Australie, ont peut avoir la chance d’apercevoir les chiens sauvages roux mieux connus sous le nom de dingos. Si sur le continent il est difficile de faire la différence entre un dingo et un chien errant, sur Fraser Island les chiens domestiques étant interdits, les seuls que vous verrez ne pourront être que des dingos, et les plus purs d’Australie. Pourquoi purs ? Car sur le continent, les dingos se sont au fil du temps mélangés avec les autres races de chien. Dans certaines régions ont peut même avoir un dingo comme animal de compagnie. Un dingo, ça s’apprivoise très rapidement, ce n’est pas pour rien que le chien est l’un des premiers animaux à avoir été domestiqués. En revanche, leur coté sauvage et leurs déplacements en meute peuvent les rendre agressifs surtout quand ils sentent de la nourriture. Désormais, les rangers pensent qu’il n’y a plus que sur Fraser Island que les dingos ont tout leur patrimoine génétique d’origine. Il faut donc préserver leur pureté et leurs instincts sauvages. C’est pourquoi il y a des emplacements prévus pour cuisiner et que ces derniers sont clôturés. Il ne faudrait pas que les dingos fassent les poubelles des voyageurs et en deviennent dépendants.

 

L’autoroute du soleil

whaleAprès avoir pris notre douche à Central Station qui se trouve à 9km de la plage soit 1h de route (Oui, on peut faire le calcul, c’est lent), nous prenons une route de 4×4 ensablée où les pentes se résument à des racines d’arbres qui tentent tant bien que mal de retenir un peu le sable… Bref, maintenant on est en mode 4×4 et ce jusqu’à notre départ de l’ile. Ralph passe les embûches les unes après les autres sans aucun problème. Nous nous arrêtons au lac McKenzie, réputé pour sa plage de sable blanc et son eau transparente. Quel endroit agréable! Mieux vaut arriver tôt si on veut profiter du lieu tranquillement sans les hordes de touristes venus en tour organisé. Un petit arrêt au lac Wabby s’impose pour une longue balade dans les dunes. Nous retournons vers la plage principale qui est à présent à marée basse. Et à marée basse, c’est une nouvelle plage qui s’offre à nous. Une immense bande de sable bien tassée, permet de se faire plaisir sur la plage, et nous arrivons enfin à atteindre la fameuse limite de vitesse de 80km/h (Oui Marty!) avec les embruns des vagues, le soleil, le ciel bleu, et DES BALEINES !!! Depuis la plage nous pouvons voir passer plein de baleines qui nous montrent leurs nageoires, mais il faut déjà regarder de l’autre côté de la « route », pour éviter les dingos jouant sur le sable… Bref cette fois on est sur Fraser Island et c’est le pied!

Nous faisons rapidement route vers le nord, en gardant les lacs intérieurs pour le retour. On s’arrête sur l’épave du Maheno. Un bateau échoué sur la plage suite à un cyclone en 1935. Il ne reste plus grand chose à part de la ferraille. On dirait un bateau fantôme digne d’un film d’horreur mais vu le grand soleil et le ciel bleu, c’est un scénario peu crédible. On fait un petit arrêt a Indian Head. Nous nous baignons dans les Champagne Pools. Très sympa, avec les vagues qui viennent remplir des petits bassins d’eau transparente encerclés de rochers faisant plein de mousse et de bulles, d’où le nom. A Orchid Point, une des rares stations-service de l’ile, le prix du Diesel atteint des prix terrifiants, à plus de 2$/litre! Un peu plus au Nord encore, une rivière orange nommée Orange Creek pour ne pas faire dans l’original se déverse dans la mer.

frasersunsetNous dormons sur la plage face à la mer. Les levers de soleil sont chaque fois bien beaux. Un matin, des rangers viennent nous voir pour nous signaler que l’aire de camping où nous sommes est en fait fermées. Ah…c’est embêtant! De nombreux spots de camping en bord de plage sont fermés car il y a eu des problèmes entre touristes et dingos devenus un peu trop agressifs. C’est pas toujours évident de trouver un camping ouvert. Heureusement, c’était plus de la prévention qu’autre chose et ouf pas d’amende au programme. Parfois, nous devons attendre la marée basse pour pouvoir traverser les guets sans encombres. On a bien fait d’emmener les horaires des marées avec nous! Quelle que soit l’heure de la journée, de nombreux pêcheurs sont très occupés en bord de mer. Ils ont des dizaines de cannes à pêche et tout un arsenal de pêcheur. Aucun doute pour ce qui motive leur venue sur cette île.

 

Le chemin du retour

C’est déjà notre dernier jour sur Fraser Island. Nous redescendons vers la pointe sud de l’île. On en profite pour faire quelques arrêts le long de la plage même si on a déjà vu certains sites à l’aller. Eli Creek est un paradis pour les enfants, qui confortablement installés sur leur matelas gonflable, se laissent transporter par le courant.

turtleNous empruntons la piste panoramique verte. La couleur n’a rien avoir avec le niveau de difficulté! Et là à nouveau, il faut plus d’une heure pour parcourir 10km. La route nous emmène à travers la forêt et ses divers paysages mais aussi des lacs. Le premier lac s’appelle Birabeen. Il est remarquable par son sable fin et blanc comme neige, avec une lueur rasante. On se croirait presque sur les barges d’un lac enneigé, l’eau est cristalline mais aussi très fraîche. Un vrai coup de cœur pour nous. Le deuxième lac n’est en fait accessible que via le chemin de randonnée. La route le contourne mais ne s’en approche jamais… Nous nous arrêtons aux bords du lac Boomanjin. De loin on dirait que l’eau est rouge et de près on dirait la couleur du thé infusé. Apparemment la couleur des lacs, qu’elle soit rouge ou transparente, est une histoire d’organismes et de limons en décomposition. Nous ne pourrons vraiment profiter du spectacle que le lendemain, car le soleil étant déjà couché, la luminosité n’est pas terrible. Au petit matin la brume recouvre le lac, et donne une atmosphère mystique très agréable. La plupart des arbres sont brûlés ou déracinés empêchant toute balade autour du lac. Après un shooting photo, nous repartons pour la pointe sud de l’île ou nous devons prendre la barge pour Rainbow Beach. Cette fois-ci, nous sommes en plein dans la marée basse. Un véritable jeu d’enfant, qui contraste énormément avec notre arrivée. En attendant le bateau, on remarque deux énormes cailloux gris plutôt étranges, qui s’avèrent être deux tortues mortes sur la plage. La barge est pleine à craquer et après quelques minutes des dauphins nous accompagnent jusqu’Inskip Point. Voilà, notre aventure sur Fraser Island est terminée après cinq jours d’aventure intense et riche en émotions.

En fait, c’était vraiment chouette!

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